Les commerces, premiers lieux de sociabilité en France
Selon la dernière étude de L’ObSoCo, les commerces de proximité jouent plus que jamais leur rôle de lieux de sociabilité quotidienne, où l’on continue de trouver une présence humaine précieuse à l’heure où l’isolement progresse.

Loin d’être de simples lieux d’achat, les commerces de proximité occupent une place prépondérante dans la vie quotidienne de nombreux Français. C’est en tout cas l’un des enseignements que l’on peut retenir de la dernière étude de L’Observatoire Société et Consommation (L’ObSoCo). Cette vaste enquête, qui analyse le rapport des Français à la proximité, montre que la relation aux commerces ne se limite pas à une question de déplacement ou de praticité, mais qu’elle engage aussi des dimensions plus humaines, faites d’habitudes, de rencontres et d’échanges du quotidien.
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Le commerce comme lieu de relations humaines
Parmi les nombreux chiffres que l’on peut retenir de cette étude, l’un met particulièrement en lumière le rôle de proximité et de lien social joué par les commerçants : 48 % des Français déclarent avoir déjà noué une amitié avec un commerçant ou un autre client à l’occasion de leurs courses. Ce phénomène est encore plus marqué chez les plus de 55 ans, dont 57 % disent avoir tissé des liens dans ces lieux, tandis que les 18–24 ans sont 39 % dans ce cas. Ces résultats montrent que les commerces ne sont pas seulement un lieu de passage, mais aussi un espace où la familiarité, la répétition des visites et la reconnaissance des visages créent des conditions propices à la sociabilité. On y échange quelques mots, on y retrouve des habitudes, et cette routine contribue à faire des commerces des lieux où le lien humain prend naturellement sa place.
Un rempart contre l’isolement
Au-delà de ces relations personnelles, l’étude met également en évidence le rôle des commerces dans la lutte contre l’isolement. 71 % des personnes interrogées estiment ainsi que les commerces de proximité améliorent leur qualité de vie et les aident à se sentir moins seules. Ce résultat confirme que les commerçants ne se limitent pas à fournir des biens ou des services, ils assurent aussi une présence humaine régulière, accessible sans rendez-vous ni contrainte. Pour de nombreux habitants, notamment les personnes âgées, ces échanges du quotidien représentent parfois les contacts les plus constants de leur semaine. Ils permettent de maintenir un lien avec l’extérieur, de conserver un rythme et de s’inscrire dans une forme de vie collective, même minimale. Cette fonction sociale, discrète mais essentielle, explique la place particulière que les commerces occupent dans le ressenti des Français et leur rôle dans la cohésion des territoires.
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Quand la satisfaction reflète la dimension sociale du commerce
L’étude montre par ailleurs que les commerces les mieux perçus sont aussi ceux où la dimension humaine occupe une place centrale. Dans le classement des commerces les plus agréables établi par L’ObSoCo, les restaurants (66 %), les cinémas (63 %), les librairies (51 %) ou encore les cafés-bars (50 %) arrivent en tête. Ces lieux reposent fortement sur la convivialité, l’échange ou l’ambiance, ce qui explique leur position élevée. Les marchés (50 %), les primeurs (40 %), les commerces de bouche (39 %) et les coiffeurs (38 %) figurent également en très bonne position de ce classement, pour des raisons similaires.
À l’inverse, les commerces jugés les moins agréables sont ceux où l’interaction humaine est plus limitée ou inexistante. Les données de l’ObSoCo montrent que les laveries automatiques, les pressings, les magasins de surgelés ou encore certaines formes de services automatiques obtiennent des niveaux d’agrément nettement plus faibles. Cette hiérarchie confirme que la perception positive d’un commerce ne repose pas uniquement sur son utilité, mais aussi sur la qualité de l’expérience relationnelle qu’il propose.
Top 10 des commerces les plus agréables (source : L’ObSoCo, 2025)
- Restaurant (66 %)
- Cinéma (63 %)
- Librairie (51 %)
- Café / bar (50 %)
- Marché (50 %)
- Primeur / commerce de fruits et légumes (40 %)
- Commerce de bouche (39 %)
- Coiffeur (38 %)
- Fast-food (34 %)
- Épicerie / supérette (34 %)
D’autres atouts largement reconnus
Au-delà de leur rôle social et relationnel, l’étude de L’ObSoCo montre que les Français attribuent une large palette de qualités au commerce de proximité. 89 % estiment qu’il apporte « des services très utiles à la population », et 86 % qu’il joue un rôle important dans « l’animation de la ville et des quartiers ». Les Français reconnaissent égaiement la capacité des commerces à s’adapter aux besoins de leur clientèle : 67 % estiment qu’ils savent mieux répondre aux attentes que d’autres formes de commerce. Des résultats qui confirment une nouvelle fois que les commerces ne sont pas perçus uniquement comme des lieux d’achat, mais comme des acteurs essentiels de la vie locale.
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Un rôle structurant dans la vie des territoires
À l’heure où les habitudes d’achat évoluent et où certains territoires voient leur tissu commercial fragilisé, cette étude rappelle à quel point les commerçants demeurent des piliers de la vie sociale.Les chiffres sur la sociabilité, qu’il s’agisse des amitiés nouées, des échanges réguliers ou du sentiment de proximité avec les commerçants, montrent que les commerces de proximité constituent souvent les derniers espaces de convivialité accessibles à tous, sans distinction d’âge, de revenu ou de statut social. Un rôle essentiel que les Français continuent de plébisciter, et qui rappelle que la proximité ne se limite pas à l’acte d’achat, mais touche à ce qui fait vivre un territoire, le lien.
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