Le PIB devrait chuter de 20 % au second semestre 2020
Malgré la réouverture d’une grande partie des commerces le 11 mai, le PIB français devrait lourdement chuter au second semestre. Sur l’année, la baisse devrait être supérieure à -8 %.
Si la vie reprend progressivement son cours depuis deux semaines, l’activité économique du pays tourne quant à elle toujours au ralenti. Et cela devrait être le cas pour encore quelques temps. C’est en tout cas ce qu’anticipe déjà l’Insee, qui vient de publier une note de conjoncture ce mercredi 27 mai. D’après les calculs de l’institut, l’activité économique au mois de mai devrait ainsi être inférieure de 25 % par rapport à l’année dernière, et de -14 % au mois de juin. « Au deuxième trimestre, le PIB diminuerait ainsi de l’ordre de 20 % après avoir reculé de 5,8 % au premier trimestre, soit la plus importante récession depuis la création des comptes nationaux français en 1948 », écrit l’Insee.
« S’il était suivi d’un retour immédiat à la normale dès le mois de juillet, un tel décrochement de l’activité économique prévu au premier semestre se traduirait par une perte de près de 8 points du rythme de croissance annuelle du PIB en 2020 », poursuit l’Insee. Soit la prévision de croissance qu’a faite récemment le gouvernement. Un scénario optimiste qui ne tient pas la corde selon l’Insee, qui estime que « l’impact global de l’épidémie en 2020 sera néanmoins certainement supérieur, car la reprise économique, en France et dans le monde, sera a priori encore progressive au second semestre ».
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Les chefs d’entreprises toujours inquiets pour l’avenir
Dans ce contexte toujours morose, le moral des chefs d’entreprises reste, sans surprise, plutôt bas. Quand bien même l’Insee note une légère amélioration au mois de mai par rapport à avril. Le climat des affaires, calculé tous les mois par l’Insee qui interroge 10.000 chefs d’entreprise en France, a ainsi repris 6 points en mai. Mais sa valeur reste toujours très basse (59.4, contre 105 au mois de février 2020).
Une inquiétude sur l’avenir que partagent également les ménages français dans leur ensemble. L’indicateur du moral des Français, calculé aussi par l’Insee, a perdu 2 points par rapport au mois d’avril, là où il avait déjà chuté de huit points. Il se situe ainsi à 93 points, sous sa moyenne de longue période (100). Pourtant les Français ont eu le temps d’accumuler de l’épargne pendant cette période de confinement, la capacité de consommer est bien là, celle-ci ne sera dépensée que si l’optimisme revient. D’où l’importance d’une amélioration rapide du moral des ménages, mais aussi des chefs d’entreprises, au cours des prochaines semaines.
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