Le gouvernement annonce une hausse des cotisations patronales

Une hausse de 1,5 milliard d’euros des cotisations patronales est programmée pour 2026. Une perspective qui provoque la colère du patronat, alors même que les charges sociales ont déjà augmenté cette année, pénalisant de facto la compétitivité des entreprises françaises.

hausse charge patronale
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Dans un contexte budgétaire tendu, une fois n’est pas coutume, les entreprises vont encore être mises à contribution. Après la hausse de la CSG déjà actée dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, le gouvernement s’apprête désormais à relever les cotisations patronales à hauteur de 1,5 milliard d’euros dès l’an prochain. Une mesure qui serait prise par décret, permettant ainsi d’éviter un passage devant l’Assemblée nationale. « Une première marche de réduction avait été franchie l’an dernier, pour un montant de 1,6 milliard d’euros », a rappelé le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou. « Nous proposons non seulement de reproduire cette marche, mais d’en ajouter une supplémentaire d’un montant équivalent. »

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La France, championne d’Europe des prélèvements sur le travail

Comme l’explique le ministre du Travail, il s’agit officiellement d’une réduction des allègements généraux de cotisations sociales. Une formulation bien choisie, qui laisse supposer que les entreprises auraient bénéficié jusqu’ici d’un avantage accordé par l’État. Pourtant, comme le soulignent à juste titre le Medef, la CPME et l’U2P dans un communiqué commun, « les allègements de cotisations ne sont pas un privilège. Ils compensent un fait bien connu des Français : nous avons un salaire minimum élevé par rapport au salaire médian, et un modèle social financé avant tout par le travail ».

Les chiffres confirment ce diagnostic. Même avec ces allègements, le coût du travail en France demeure nettement supérieur à celui de la plupart des pays européens. Les prélèvements sur le travail acquittés par les employeurs français représentent 11,9 % du PIB, contre 9,4 % en Espagne, 9,3 % en Italie ou encore 6,8 % en Allemagne.

« Le pire message à envoyer »

Dans ce contexte, les organisations patronales montent au créneau pour enjoindre le gouvernement à renoncer à cette augmentation du coût du travail. « Dans la période actuelle, c’est le pire message à envoyer, dénoncent-elles. Si on augmente le coût du travail, on embauche moins, on investit moins, on augmente moins les salaires. Ce n’est pas une opinion, c’est un mécanisme économique évident. »

Une inquiétude partagée par plusieurs membres de la majorité présidentielle. Dans une lettre publiée dans le dernier numéro de La Tribune Dimanche, les anciens ministres de l’Industrie et des PME, Marc Ferracci et Aurélia Grégoire, estiment également que « la réindustrialisation du pays dépend de facteurs multiples, mais il nous faut être lucides : elle ne se poursuivra pas sans maintenir, et même amplifier nos efforts de baisse du coût du travail. » Ajoutant par ailleurs que « le gain budgétaire que cela représente à court terme s’effacera rapidement, car il s’accompagnera de destructions d’emplois et au final de moindres rentrées fiscales ».

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Comme le rappelle à juste titre les organisations patronales, « protéger l’emploi sans le renchérir, c’est protéger les Français aujourd’hui et préparer les salaires de demain. C’est une responsabilité collective ». Le message sera-t-il entendu par nos représentants politiques ? Rien n’est moins sûr, alors que les débats sur le vote du budget de l’État ont déjà commencé, avec en perspective de nouvelles hausses d’impôts et de cotisations sociales à venir pour les entreprises…

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