L’état du commerce indépendant en chiffres
Malgré une légère reprise économique en France ces dernières années, les commerçants indépendants ont dans l’ensemble du mal à redonner un élan de croissance durable à leur entreprise. Les chiffres sont là pour en attester.
Pour la première fois depuis 2012, le chiffre d’affaires des entreprises de l’artisanat et du commerce de proximité s’est stabilisé aux alentours de 0% au troisième trimestre 2016, selon les dernières données de l’UPA. Un chiffre étonnamment positif compte tenu de la situation, mais qui masque une disparité entre les différents secteurs d’activité. Si l’alimentation apparaît en légère croissance (+1,1%), les temps sont beaucoup plus durs pour la restauration et l’hôtellerie (-4,5%). Un résultat « consécutif aux actes terroristes qui ont considérablement réduit la fréquentation touristique », explique l’UPA dans un communiqué. Une problématique sécuritaire qui impacte également les professionnels de l’équipement de la personne, qui ont connu une nouvelle fois une forte baisse de leur activité (-2,2%) en 2015, selon la dernière enquête annuelle de la Fédération des Centres de Gestion Agréés (commander l’étude).Tous les sous-secteurs sont fortement impactés par la baisse, la maroquinerie (-4,3%), le prêt-à-porter (-2,8%), la chaussure (-2,4%) et la lingerie dans une moindre mesure (-1,6%).
Détail alimentaire (-0,2%)
- Boucherie (-1,4%)
- Boucherie – Charcuterie (-1,3%)
- Charcuterie (-0,6%)
- Boulangerie – Pâtisserie (-0,5%)
- Pâtisserie (+1,1%)
- Alimentation générale (-1,2%)
- Supérettes (-0,2%)
- Fruits et légumes (+1,7%)
- Crémerie (+0,9%)
- Poissonnerie (+2%)
Equipement de la personne (-2,2%)
- Maroquinerie (-4,3%)
- Prêt-à-porter (-2,8%)
- Chaussure (-2,4%)
- Lingerie féminine (-1,6%)
- Mercerie (-1,6%)
- Horlogerie – Bijouterie (-2%)
Equipement de la maison (-1%)
- Antiquité – Brocante (-1,5%)
- Cadeaux – Souvenirs (+0,2%)
- Tapisserie – Décoration (-2,5%)
- Electroménager – TV – Hifi (-0,2%)
Beauté / Esthétique (-0,2%)
- Salon de coiffure (-0,4%)
- Coiffure à domicile (-1,8%)
- Esthétique (+0,5%)
- Esthétique et parfumerie (-0,9%)
- Parfumerie, produits de beauté (+1,4%)
Culture et loisirs (-1,2%)
- Articles de pêche et de chasse (+1,8%)
- Articles de sport (-0,2%)
- Commerce de cycles (-1,2%)
- Librairie, papeterie, presse (-1,4%)
- Studio photographique (-4,4%)
- Tabac, journaux, jeux (-1,6%)
Café / Hôtels / Restaurants (-0,1%)
- Café-tabac, jeux, journaux (-1,2%)
- Café, jeux (-0,7%)
- Hôtel-Restaurant (-1%)
- Hôtel sans restaurant (-0,7%)
- Hôtellerie de plein air (+2,3%)
- Brasserie (-1,4%)
- Café-Restaurant (-0,3%)
- Crêperie (+1,9%)
- Pizzeria (-0,9%)
- Restaurant (+0,6%)
- Restauration rapide (+1,5%)
Santé (-1,1%)
- Pharmacie (-1,1%)
- Optique, lunetterie (-0,8%)
- Prothésiste dentaire (-1%)
Les indépendants doivent se mobiliser
Dans ce contexte, le seul risque d’attentat ne peut justifier ces chiffres peu encourageants. Les nombreux témoignages que nous récoltons continuellement à travers notre sondage exclusif sur le moral des commerçants indépendants laissent apparaître un réel ras le bol vis-à-vis des charges, de la concurrence déloyale sur internet, mais aussi des centres commerciaux et grandes enseignes, qui poursuivent leur politique de couverture complète du territoire. Et ce alors même que les alertes de centres-villes en difficulté se multiplient ces dernières années. Une tendance dramatique quand on sait le rôle que représente les commerçants dans la vie d’une commune, aussi bien au niveau économique que sur le plan social. C’est en ce sens que nous appelons aujourd’hui les pouvoirs publics à modifier en profondeur leur politique afin de tout mettre en œuvre pour permettre aux commerçants de renouer avec la croissance. A vous aussi, indépendants, de vous mobiliser et vous rassembler afin de faire entendre votre voix et vos revendications. Car comme le revendique si justement Jean-Luc Gosse, commerçant à Marseille et Vice-Président de la Fédération Française des Associations de Commerçants, « le combat que l’on mène aujourd’hui ne doit plus opposer les “gros“ contre les “petits“, comme on l’appelle depuis des années, mais entre ceux qui paient leurs impôts en France, et ceux qui défiscalisent dans les paradis fiscaux. Et nous, indépendants, nous de défiscalisons pas, et pourtant personne ne nous écoute. »
Faites-vous donc entendre à travers notre baromètre qui réunit tous les commerçants indépendants en cliquant ici.
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