ITW – « On n’est jamais seul lorsque l’on est un indépendant franchisé »
A quelques jours du salon Franchise Expo Paris, Rose-Marie Moins, Directrice Développement, Animation et Promotion à la Fédération Française de la Franchise, revient sur les spécificités du métier de commerçant indépendant franchisé.
Comment se porte le marché de la franchise, certains secteurs se démarquent-ils par leur dynamisme ?
Globalement, la franchise se porte bien, les chiffres sont là pour en attester. Les dernières données que nous avons à disposition font en effet état d’un nombre de réseaux estimé à 1900, ce qui représente 71 508 points de vente, 618 845 salariés (emplois directs et indirects) et un chiffre d’affaires total de 55,10 milliards d’euros ! Dans le lot, certains secteurs se démarquent plus que d’autres par leur fort dynamisme. Je pense par exemple à la restauration qui comme chaque année se porte bien, avec de nouveaux concepts, de nouveaux produits qui suivent les tendances de société. Tout ce qui est en rapport avec la santé, une consommation durable et éthique, est en vogue auprès des consommateurs. Les enseignes s’adaptent, à l’image du fast food par exemple, qui évolue vers le fast good.
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Le secteur de l’automobile, mais aussi la moto et le vélo électrique se portent bien également. Le bâtiment aussi, et particulièrement tout ce qui touche à l’amélioration des performances énergétiques de la maison. Dans la même fibre, l’aménagement de l’intérieur a le vent en poupe, porté notamment par les besoins d’adaptation de l’habitat aux personnes âgées. Enfin, le marché du sport affiche sa bonne santé, autant dans le textile que les enseignes de salles de sport, qui connaissent un fort développement.
La franchise est en vogue auprès des marques. Comment expliquer un tel engouement ?
On ne va pas se voiler la face, l’aspect financier joue un rôle clé : se développer en franchise nécessite moins d’investissement qu’ouvrir des succursales. Mais il y a aussi une question de rapidité, une donnée essentielle à l’heure où les tendances de consommation évoluent de plus en plus vite. Il y a également un avantage conséquent au niveau de l’organisation de l’entreprise. Beaucoup d’enseignes nous font part des difficultés inhérentes à la gestion d’un réseau de magasins en propre. Il faut avoir une organisation multisite, piloter des équipes aux quatre coins de la France, s’assurer au niveau de la trésorerie… C’est une vraie machine organisationnelle ! A l’inverse, lorsque l’on travaille avec un indépendant franchisé, on a pour habitude de dire qu’il y a un double investissement, car la marque comme le franchisé ont un fort intérêt à ce que l’affaire soit rentable.
« Un indépendant franchisé, malgré le fait qu’il soit épaulé par un réseau, reste un commerçant comme un autre »
De plus en plus de commerçants semblent également séduits par la franchise. Le confirmez-vous ?
En effet, je pense que cela est en grande partie dû à la sécurité qu’apporte ce modèle de commerce. Lorsque l’on rejoint un réseau de franchise, on acquiert dès le début une certaine notoriété, avec une clientèle déjà toute faite car elle est attachée à la marque. Et puis il y a tout ce qui touche à la logistique, l’e-commerce ou encore le merchandising qui sont mutualisés. On n’est jamais seul lorsque l’on est un indépendant franchisé. Une récente enquête que nous avons effectuée, en partenariat avec Banque Populaire, fait ainsi ressortir le fait que 76% des franchisés se sentent plus fort qu’un commerçant isolé. Après, il faut bien le reconnaître, certains profils ne sont pas faits pour la franchise car ils sont attachés à leur indépendance, veulent avoir le contrôle sur les achats… Mais un indépendant franchisé reste un commerçant comme un autre : il recrute ses salariés, manage son équipe, développe des techniques de vente propre à sa clientèle… Les franchisés sont aussi souvent présents dans les associations de commerçants et participent activement à l’animation du quartier, comme tout autre commerçant.
Quel est le rôle de votre fédération ?
Notre mission consiste dans un premier temps à accompagner les franchiseurs dans leur développement. Nous avons également un rôle de certification, dans le sens où si une enseigne souhaite rejoindre la FFF, elle doit remplir un certain nombre de critère. Avant d’accepter un nouveau membre, on effectue un audit sur l’enseigne, on question son PDG, on vérifie si elle respecte les obligations légales… Nous accordons beaucoup d’importance à cette vérification en amont car lorsqu’une enseigne rejoint la FFF, c’est une sorte de gage de qualité pour les candidats potentiels à la franchise. Après ça ne veut pas dire que c’est une garantie de succès, c’est au commerçant d’effectuer son propre travail de recherche, se renseigner sur le réseau, procéder à une étude de marché, interroger les franchisés déjà en place, prendre conseil auprès des CCI, de son banquier, et même auprès de la FFF. Nous organisons d’ailleurs plusieurs fois par an des sessions de formation pour les franchisés et futurs franchisés, et nous pouvons si besoin les accompagner dans leur projet.
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