En Italie, une prime pour acheter dans les commerces de proximité !
Pour relancer la consommation, le gouvernement italien va rembourser 10 % des dépenses réalisées au mois de décembre dans les commerces physiques, pour un maximum de 150 euros. Pourrait-on faire de même en France ?
Comment lutter efficacement contre l’évasion fiscale, tout en relançant dans le même temps la consommation avant Noël ? Pour répondre à cette problématique, l’Italie, pays particulièrement touché par la fraude fiscale (estimée à 211 milliards d’euros pour la seule année 2019), vient de mettre en place un système de « cashback » afin d’inciter les paiements par carte. Concrètement, depuis le 8 décembre et jusqu’à la fin de l’année, le gouvernement italien remboursera 10 % des dépenses totales effectuées ce mois-ci, dans la limite de 150 euros. Pour cela, les consommateurs devront s’inscrire sur l’application de l’administration publique italienne, afin de communiquer leur numéro de carte bancaire ainsi que l’IBAN du compte sur lequel ils souhaitent être remboursés. Seules conditions, il faut réaliser un minimum de dix transactions, et le paiement doit se faire par carte bancaire ou via une application mobile. Par ailleurs, seuls les commerces physiques sont concernés, les achats effectués en ligne sont donc exclues.
Une mesure très incitative pour pousser les consommateurs à dépenser dans les commerces de proximité plutôt que sur les plateformes de vente en ligne, d’autant qu’elle sera prolongée au moins jusqu’au 30 juin 2022 ! En revanche, à partir du 1er janvier 2021, les remboursements auront lieu “seulement” tout les six mois, avec un plafond maximum de 300 euros. Là encore le remboursement sera conditionné par un minimum de 50 transactions sur le semestre, avec en prime la possibilité de remporter un “super bonus” : les 100 000 inscrits qui auront réalisé le plus grand nombre de transactions sur le semestre percevront une indemnité de 1 500 euros !
Pourrait-on faire de même en France ?
Alors que la consommation dans les commerces de proximité reste toujours atone en France, tandis que le e-commerce continue sa folle progression (+8% au 3ème trimestre 2020), on peut aujourd’hui s’interroger sur l’utilité d’instaurer un dispositif similaire en France. Même si, il faut le reconnaître, notre situation vis à vis de l’évasion fiscale n’est pas la même que chez nos voisins transalpins. Reste que le niveau d’épargne des Français a rarement atteint un niveau aussi élevé, et dans le contexte actuel toujours très incertain, il faudra de toute manière trouver des mécanismes incitatifs pour relancer la consommation. Et le dispositif italien tel qu’il a été conçu a le mérite de cibler les commerces de proximité, ceux qui emploient et paient leur impôts localement !
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Des dizaines de milliards d’euros ont déjà été dépensés depuis le début de la crise pour maintenir notre économie à flot, mais aujourd’hui se pose la question de l’après, afin que les efforts entrepris ne soient pas voués à l’échec. Rappelons que malgré un endettement public assez élevé (mais bien moindre qu’en Italie, aux Etats-Unis, au Japon…), la France s’est financée à taux négatif en 2020 ! Dans ce contexte, la question de l’endettement devient de facto moins problématique, surtout lorsqu’il s’agit de financer des mesures qui soutiennent l’activité de notre économie, notamment en termes d’emplois (donc de cotisations sociales) ainsi que de rentrées fiscales. De nombreux économistes de tous bords soutiennent d’ailleurs depuis plusieurs mois l’instauration d’un tel dispositif de cashback en France afin de relancer la consommation. L’Italie l’a fait, et cette solution, même si elle comporte sans aucune doute des aspects négatifs, mérite néanmoins que l’on s’intéresse à elle. Qu’en pensez-vous ?
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