Consommation : les Français se détournent de l’achat plaisir
Le dernier baromètre OpinionWay pour Bonial dresse un tableau nuancé des comportements de consommation en France, marqués notamment par une réduction des achats plaisir. Les commerçants de proximité en paie le prix fort.
Alors que l’inflation ralentit en France depuis le début de l’année (+0,2% en mars 2025), le sentiment des consommateurs reste marqué par une certaine morosité, et une prudence toujours accrue dans les arbitrages financiers. C’est en tout cas ce qui ressort du baromètre OpinionWay pour le spécialiste de la consommation Bonial, réalisé au cours du premier trimestre 2025. Récapitulatif des principaux points à retenir.
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Un moral des consommateurs toujours plombé, mais des signes d’améliorations
Première donnée marquante issue de ce baromètre, 74% des Français affichent un état d’esprit négatif concernant leur pouvoir d’achat. L’inquiétude reste le premier sentiment exprimé (43%), devant la frustration (24%) et l’impuissance (25%). Ce pessimisme s’inscrit dans la continuité des dernières enquêtes, même s’il apparait en baisse par rapport aux précédents baromètres (voir ci-dessous). Les opinions positives se stabilisent de leur côté, en nette progression tout de même par rapport à la même période en 2022/2023, qui correspondait au plus haut de la crise inflationniste.
L’état d’esprit actuel concernant le pouvoir d’achat
Le sentiment d’inflation toujours présent
Malgré le ralentissement de l’inflation, la perception d’une hausse continue des prix reste bien ancrée. Plus des trois quarts des Français (77%) considèrent ainsi que leurs dépenses contraintes ont augmenté, tandis que 68% estiment que les prix des achats plaisir ont eux aussi grimpé. Conséquence, de moins en moins de Français considèrent aujourd’hui que leur pouvoir d’achat leur permet de vivre décemment (64% ; – 4 points), faire plaisir à leurs proches (54% ; – 7 points) ou encore partir en vacances (51% ; -2 points). Autant de restrictions qui pèsent directement sur le niveau de consommation, avec des répercussions directes pour les commerçants de proximité.
Quels sont les secteurs les plus impactés ?
Certains postes de consommation sont plus concernés que d’autres par cette restriction ressentie. C’est le cas par exemple de la restauration, où seulement 42% des Français se disent encore capables de se faire plaisir, en baisse de 5 points par rapport à la précédente enquête menée en décembre 2024. Une tendance à la baisse qui touche de nombreux secteurs, que ce soit l’achat de produits culturels (43% seulement déclarent se faire plaisir ; -6 points), de vêtements (41% ; -6 points), de produits de beauté (40% ; -3 points) ou encore de décoration (35% ; -5 points)
Le sentiment de se faire plaisir selon les types d’achats
Ce recul généralisé illustre la hiérarchisation stricte opérée par les ménages : les achats plaisir sont désormais relégués derrière les nécessités quotidiennes, même dans des catégories historiquement porteuses. « Plus marquant encore, la capacité à se faire plaisir chute de 7 points. Ce poste de dépense, souvent sacrifié en période de contraintes économiques, illustre une tension toujours présente sur les budgets », insiste Bonial dans son étude.
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La stagnation de l’activité des commerces depuis le début de l’année, après plusieurs années pourtant très difficiles, témoigne de cette prudence affichée par les consommateurs français. Dans ce contexte, tous les regards sont déjà tournées vers la saison estivale, qui s’annonce plus que jamais décisive pour les commerçants. L’occasion pour les Français de se faire à nouveau plaisir !
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