4 attentes des chefs d’entreprises envers l’Etat
Le syndicat des indépendants dévoile dans une enquête les 4 grandes attentes des chefs d’entreprises envers les pouvoirs publics.
Le grand débat national, organisé par le gouvernement suite aux diverses mobilisations citoyennes de ces derniers mois, a eu le mérite de délier les langues. Après le Conseil du Commerce de France, qui a présenté dernièrement ses 9 propositions pour le commerce, c’est au tour aujourd’hui du Syndicat Des Indépendants (SDI) de dévoiler les attentes des dirigeants de TPE. Cette grande enquête menée auprès de 4 000 chefs d’entreprises de 0 à 19 salariés a permis de mettre en lumière 4 grandes thématiques : la fiscalité, le financement de l’activité, la création d’emplois et enfin la protection sociale.
Diminuer la pression fiscale
Parmi les revendications les plus récurrentes des chefs d’entreprises interrogés par le SDI, la pression fiscale revient constamment sur le devant de la scène. Près d’un dirigeant sur deux considère ainsi que les impôts nationaux (impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés, TVA) sont trop élevés. D’où la proposition du SDI d’abaisser l’IS à 15% jusqu’à 75 000€ de bénéfice, ou de le réduire à 10% sur la tranche inférieure à 38 120€. Pour rappel, un taux d’IS réduit à 15% pour les bénéfices n’exédant pas 38 120€ est d’ores et déjà appliqué pour les entreprises réalisant moins de 7,63 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Afin de rétablir un minimum d’équité fiscale avec les géants du numérique (Google, Amazon…), l’Assemblée Nationale a par ailleurs tout récemment voté la création d’une taxe à hauteur de 3 % du chiffre d’affaires réalisé en France sur la publicité ciblée en ligne, la mise en relation des internautes par les plates-formes ainsi que la vente de données à des fins publicitaires. Seront concernées par cette taxe les entreprises qui réalisent plus de 750 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont au moins 25 millions d’euros en France.
Réduire les frais bancaires
La seconde revendication des chefs d’entreprises qui revient le plus souvent est la réduction des frais bancaires. Plus de la moitié des dirigeants de TPE estiment ainsi que leur banque ne les soutient pas dans le développement de leur activité. « Les responsables de TPE demandent à être protégés du comportement jugé prédateur des banques, notamment par le plafonnement des frais sur compte à découvert pour les entrepreneurs individuels et les TPE », rapportent les auteurs de l’enquête.
Lire aussi : Commerçants, vous avez droit à un abattement fiscal !
Pour ce faire, le SDI réclame la mise en place de 4 mesures : un plafonnement des frais sur les comptes courants à découvert, l’extension de la portabilité des comptes bancaires, un crédit de trésorerie au-delà de 3 mois de découvert non autorisé et la mise en place d’un crédit de trésorerie jusqu’à 15 000€, via BPI France.
Diminuer le poids des charges
Même si les charges adossées aux salariés n’ont cessé de baisser ces dernières années, les chefs d’entreprises interrogés continuent d’affirmer qu’elles sont trop importantes. Mais ce n’est pas le seul frein à l’emploi. Pour les entreprises de 6 à 19 salariés, la pénurie de candidats est citée comme le premier obstacle à l’embauche. Et pour 83% des répondants à l’enquête, les services proposés par Pôle Emploi sont jugés insatisfaisants. D’où la proposition qui ressort de créer un service dédié aux TPE dans chaque Pôle Emploi.
Améliorer la protection sociale des chefs d’entreprises
Dernier axe qui ressort régulièrement dans les réponses de l’enquête, le remplacement du RSI par la SSI (Sécurité Sociale des Indépendants) est loin de convaincre la majorité. Les chefs d’entreprises se sentent ainsi bien moins protégés que leurs salariés, notamment en ce qui concerne la retraite et la santé. Pourtant, 74% des interrogés sont réticents à aligner leurs cotisations sur celles des salariés. Face à ce dilemme, plusieurs options sont mises sur la table par le SDI. Parmi elles, la possibilité d’instaurer des modules à la carte au sein de la protection sociale des indépendants (retraite, maladie, accident du travail…). Le SDI propose également d’étendre la couverture sociale des salariés aux dirigeants de TPE, pour ceux qui en feront la demande.
Au final, un ensemble de mesures qui, à première lecture, semblent plutôt raisonnables et faciles à mettre en œuvre. Reste à savoir à présent si elles seront entendues par le gouvernement.
Cet article vous a été offert !
Abonnez-vous et soutenez le média qui défend les commerçants indépendants.
Je m’abonne