Les faillites d’entreprises à un niveau historiquement bas
Les défaillances d’entreprises ont reculé de 25% sur les neuf premiers mois de l’année. Le commerce et la restauration notamment font preuve d’une grande résilience.
Le « quoi qu’il en coûte », mis en place dès le début de la crise sanitaire afin d’empêcher une vague de faillites d’entreprises, a porté ses fruits. Alors qu’en 2020 déjà le nombre de défaillances s’était inscrit au plus bas, les chiffres sont encore meilleur en 2021. Ainsi, seulement 5 311 procédures collectives ont été ouvertes en France au cours du 3ème trimestre 2021, soit 20,8 % de moins que lors de la même période en 2020. « En données lissées sur un an, la tendance reste favorable : 28 000 jugements ont été prononcés à fin septembre contre 37 400 un an plus tôt (-25 %) », détaille l’étude du cabinet Altares. Soit un volume de jugements « deux fois inférieur au niveau d’avant-Covid ».
Le commerce et la restauration résistent
Si la plupart des secteurs font preuve de résistance, certaines activités se détachent tout de même du lot. Le commerce par exemple affiche un recul rapide du nombre de procédures (-22,3%), une tendance à la baisse qui s’observe particulièrement dans le prêt-à-porter (-54%). Une bonne dynamique que l’on observe également dans l’hôtellerie/restauration, avec une baisse des défaillances de -29% pour les hôtels, -43% pour la restauration à table, -51% en restauration rapide et -54% pour les débits de boissons. Signe que les différents dispositifs d’aide pour ces activités particulièrement impactées par la crise sanitaire ont été efficaces. « En revanche, les défaillances augmentent en boucherie (+10%) et petites quincailleries (+36%) », nuance l’étude d’Altares.
Vigilance pour 2022
« Le dernier trimestre 2021 sera déterminant pour de nombreuses entreprises », prévient Thierry Millon, directeur des études d’Altares, qui appelle tout de même à rester vigilant malgré les bons chiffres. « Pour l’heure, la fin du « quoi qu’il en coûte » n’a pas encore été sifflée. Car si les aides financières s’étiolent et si le dispositif d’activité partielle revient peu à peu à la normale, la bienveillance des organismes sociaux, elle, demeure. Le recouvrement forcé et les assignations ne sont donc pour l’instant pas d’actualité », ajoute-t-il.
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D’autant que nombre d’entreprises vont devoir prochainement composer avec l’amortissement des prêts garantis par l’État. « Rappelons qu’elles sont 690 000 à avoir obtenu un PGE à la mi-septembre 2021, dont près des deux tiers ont été signés dès le début du dispositif. Le printemps 2022 s’annonce donc extrêmement tendu pour les entreprises qui ne seraient pas en mesure d’honorer les premières échéances », conclut Thierry Millon. Les chiffres de 2022 devraient ainsi permettre d’apporter un meilleur éclairage sur l’état de santé des entreprises françaises. En attendant, les entrepreneurs, et particulièrement les commerçants, continuent de faire le dos rond.
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Ces chiffres sont très surprenants. A Paris, il suffit de faire un tour des annonces immobilières sur internet pour entrevoir un cimetière de restaurants. Cela représente 80% des annonces.