2017, année record du tourisme ?
Après une légère chute du tourisme durant l’année 2016, dans un contexte sécuritaire tendu, le ministre des Affaires étrangères et du tourisme, Jean-Yves Le Drian, a annoncé un fort rebond du nombre de touristes attendus en 2017.
« Selon nos prévisions, la France pourrait atteindre 88 à 89 millions de touristes en 2017, soit une hausse de 5 à 6 % par rapport à 2016 », a annoncé le 10 juin 2017 le ministre des Affaires étrangères (source AFP), lors d’un déplacement à Giverny (Eure). Un chiffre record donc, supérieur au précédent de 85 millions établi en 2015 , et très au-dessus des quelque 83 millions de visiteurs étrangers venus en France en 2016. « Lors du premier semestre de cette année, nous sommes revenus à un niveau de fréquentation similaire à 2015 », a précisé Jean-Yves Le Drian, qui attribue ce rebond au fait que « les réservations aériennes pour les neuf premiers mois de l’année sont en hausse de 6,5% », tandis que pour Paris l’augmentation « atteint plus de 8% ».
100 millions de visiteurs espérés en 2020
Dans le détail, Jean-Yves Le Drian a annoncé que les touristes en provenance d’Allemagne et d’Espagne « sont en hausse de plus de 3% ». Par ailleurs, des clientèles « qui étaient en fort recul comme le Japon, la Russie et le Brésil, augmentent de près de 30%. L’Inde continue sa progression avec plus de 20% et les Etats-Unis enregistrent une croissance historique de 16% », a précisé le ministre. Ce dernier a réaffirmé l’objectif d’atteindre la barre des 100 millions de touristes étrangers d’ici à 2020, ce qui pourrait alors générer 50 milliards d’euros de recettes touristiques internationales. « La finalité doit être de créer 300.000 emplois supplémentaires sur l’ensemble du territoire national », a-t-il également ajouté. Pour espérer atteindre de tels résultats, une politique de « grands projets » a été évoquée, « qui pourrait être lancée en identifiant dans chaque région un projet structurant », avec le soutien financier du gouvernement. L’accent pourrait aussi être mis sur « la réhabilitation et la création d’hébergements en montagne et sur le littoral ». Selon les données actuelles, le secteur du tourisme représente déjà près de 8% du PIB ainsi que deux millions d’emplois directs et indirects.
Lire aussi : Zones commerciales, stop ou encore ?
Les fédérations plus prudentes
L’enthousiasme du gouvernement contraste cependant avec la prudence affichée par les fédérations du secteur, qui apportent quelques nuances à ces bons chiffres. Didier Chenet, président du Groupement National des Indépendants de l’Hôtellerie Restauration, a estimé que 88 à 89 millions de visiteurs étrangers pour 2017 est « un objectif ambitieux », mais « que l’on peut espérer atteindre car les chiffres sont au beau fixe » (source AFP). Il remarque néanmoins que, « si la fréquentation est en hausse, les prix eux ne sont pas revenus au niveau de 2015 ». Même son de cloche auprès de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie, son président, Roland Héguy, jugeant les chiffres annoncés par Jean-Yves Le Drian « ambitieux » et espère que les touristes consommeront « au même niveau de dépenses que dans les autres pays européens ». Enfin, Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme, s’est montré plus sévère vis-à-vis de la position du gouvernement : « on nous avait annoncé une nouvelle politique mais, là, c’est de la vieille politique, avec des chiffres qui ne signifient pas grand-chose car nous perdons chaque année des parts de marché par rapport à nos voisins », a-t-il déclaré chez nos confrères de 20 Minutes. Reste aussi à savoir si parts de marché perdues ou non, quelles seront les retombées économiques de ce surplus de touristes pour les commerçants des secteurs autres que l’hôtellerie restauration.
Cet article vous a été offert !
Abonnez-vous et soutenez le média qui défend les commerçants indépendants.
Je m’abonne